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dimanche 31 juillet 2016

Les Lumières en clair-obscur





Joseph Wright of Derby, Une expérimentation sur un oiseau dans une pompe à air, 1768.



     Je voudrais me pencher sur ce tableau du XVIIIème siècle, tout-à-fait typique de la période des Lumières : « Une expérimentation sur un oiseau dans une pompe à air » de Joseph Wright of Derby réalisé en 1768 et conservé à la National Gallery de Londres. On peut y voir une soirée familiale toute entière dévouée à la science, puisqu'un scientifique fait une démonstration de la pompe à air inventée par Robert Boyle un siècle plus tôt. Un malheureux oiseau, un cacatoès en l’occurrence, fait les frais de cette expérience, puisqu'il gît dans la bulle de la pompe air, succombant à l'asphyxie. À l'époque, il était courant d'organiser ce genre de soirée dans les familles de haute extraction : on assistait aux expérimentations scientifiques en famille comme on assistait à un spectacle de magie. Aujourd'hui, cela paraîtrait étrange, même dans une famille d'ingénieurs ou de scientifiques de faire des expériences scientifiques au repas familial du samedi soir, surtout s'il agit de faire passer de vie à trépas un pauvre oiseau sans défense devant les enfants !

     La réaction des deux petites filles est intéressante. Elles détournent le regard et pleurent pour le petit oiseau. Tout le tableau semble dire : ce ne sont que des fillettes, elles réagissent avec tout le sentimentalisme de la gent féminine. Le père s'applique d'ailleurs à les réconforter : il semble dire que c'est pour le bien de la science et que l'oiseau n'a pas vraiment souffert. Il est vrai que la science est une affaire d'hommes, car la science exige d'écarter tout sentimentalisme, tout chagrin déplacé. Quant à la plus grande des sœurs, elle n'a d'yeux que pour le beau garçon à côté d'elle. J'imagine que quand une féministe se promène dans les couloirs de la National Gallery de Londres et qu'elle tombe sur ce tableau, elle doit n'avoir qu'une envie : lacérer au plus vite ce tableau emblématique de la pensée scientiste machiste et misogyne. Les véganes et les défenseurs de la cause animale doivent aussi se sentir mal à l'aise devant ce tableau qui vante le progrès de la science qui passe par le sacrifice nécessaire d'un petit animal innocent.







      Et justement, ce tableau me semble intéressant par ce qu'il laisse entendre : il y a d'un côté, la Raison virile, objective, qui ne se laisse pas influencer par la sensibilité et le sentimentalisme, et de l'autre, ce monde subjectif de l'empathie, de la compassion, de la possibilité de se laisser affecter par la douleur et la détresse d'autrui. Pour les hommes sérieux et austères qui peuplent ce tableau, le petit oiseau n'est même pas un « autrui », une personne, un être sensible dont il serait juste de prendre en compte son ressenti. À l'époque, c'était la théorie de l'animal-machine de René Descartes qui prévalait dans ce monde des hommes de lettre et de science. Les animaux dans cette théorie ne sont que des automates incapables de produire une pensée, un acte de raison, incapable aussi d'être vraiment conscient de ce qui leur arrive. Cette idéologie facilite grandement l'utilisation sans vergogne des animaux à des fins scientifiques.

   Ce tableau annonce l'expérimentation animale pratiquée à grande échelle dans les laboratoires scientifiques du XXème et XXIème siècles. Certes, la dissection anatomique existait depuis l'Antiquité, mais ce n'est qu'au XVIIIème et XIXème siècle que va se développer l'idée de l'expérimentation animale et la vivisection avec des personnalités comme Georges Cuvier ou Claude Bernard. Ce dernier justifiait les mauvais traitements occasionnés aux animaux au nom de la science en disant dans une perspective très cartésienne : « Le physiologiste n’est pas un homme du monde, c’est un savant [...], [il] est saisi et absorbé par une idée scientifique qu’il poursuit : il n’entend pas les cris des animaux, il ne voit plus le sang qui coule, il ne voit que son idée »1. L'idéologie scientiste inspirée par les Lumières opère donc une disjonction totale entre les « idées » que la Raison peut échafauder pour comprendre le monde naturel et la sensibilité qui s'insurge inévitablement face au cri de douleur des animaux. Les lumières de la Raison renvoie aux ténèbres de l'ignorance et de la superstition l'empathie et la sollicitude.







     Les philosophes des Lumières se sont eux-mêmes vus comme ceux qui allaient apporter les lumières de la Raison au monde enfermé dans les ténèbres de l'ignorance. Le tableau de Joseph Wright se déroule d'ailleurs de nuit avec deux sources de lumières : une lumière qui provient de derrière l'espèce de bocal phosphorescent et qui illumine l'expérimentateur et éclaire la puissance de sa démonstration, tandis que la lueur de la lune traverse les carreaux de la pièce. On dit que Joseph Wright of Derby espérait rentrer dans la Lunar Society, une prestigieuse société de science où Erasmus Darwin, le grand-père de Charles, avait ses entrées. Mais peut-être voulait-il seulement symboliser les lumières naturelles de la Raison qui brille dans la noirceur des ténèbres, mettant ainsi en parallèle les idées raisonnables que Dieu ou la Nature a placé en nous et l'effort minutieux et persévérant des hommes pour construire patiemment un savoir sur ce monde naturel.

        Néanmoins, ce tableau montre une ombre dans ce siècle des Lumières : les Lumières ne voulaient pas seulement promouvoir l'avancée des sciences et des techniques ; les Lumières adjoignait ces avancées avec le progrès moral et politique, l'idée qu'un monde meilleur s'ouvrait à nous, où il n'y aurait aucun laissé-pour-compte. Mais justement, les animaux sont les grands oubliés de ce schéma progressiste. Ce culte de la Raison a ouvert un chapitre sanglant de l'Histoire de la cruauté des hommes envers les animaux, cruauté perpétrée au nom de l'idée même de progrès. Or les progrès de la science ont justement montré la proximité de l'homme et de l'animal, la capacité de l'animal à éprouver la douleur et le fait que les hommes et les animaux partagent une capacité d'empathie. Or cette empathie est une source naturelle pour la morale. C'est en comprenant la détresse que peuvent subir d'autres personnes que je peux commencer à me dire que je dois les aider, que je ne dois pas faire ce qu'on ne voudrait pas qu'on me fasse. Disqualifier l'empathie comme le fait le tableau de Joseph Wright en réservant les réactions émotionnelles aux deux petites filles de la famille, cela revient à disqualifier une source du progrès moral de l'humanité, donc in fine les Lumières elles-mêmes. Continuer aujourd'hui le projet des Lumières, c'est retrouver l'empathie, acter le fait que les animaux sont dotés d'une sensibilité qui peut entrer en résonance avec la sensibilité humaine.










1Claude Bernard, cité par Georges Chapouthier, « L'évolution de l'expérimentation animale : Claude Bernard et la période clé du XIXème siècle », http://www.equipe19.univ-paris-diderot.fr/Colloque%20animal/Chapouthier%20Expe%20XIX%C2%B0.pdf










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vendredi 29 juillet 2016

Le bonheur, un état ou une compétence ?





     J'ai récemment critiqué dans un de mes articles « Le bonheur est-il une compétence ? » un slogan du moine bouddhiste Matthieu Ricard qui figure sur une affiche en faveur de Karuna Shechen (son association caritative) et Imagine – Clarity (une application de smartphone pour apprendre la méditation). Ce slogan affirme vaillamment : « Le bonheur n'est pas quelque chose qui nous arrive, mais une compétence que nous développons ». Je critiquais notamment la connotation très libérale de ce terme « compétence », surtout quand on sait que Matthieu Ricard est proche des milieux de la finance, du business et des multinationales. J'ai insisté aussi sur le fait que le bonheur est un état, et pas une compétence. L'internaute Sb a objecté ceci à mon article :

     « Le bonheur, un état et pas une compétence? La fatigue est un état. Je constate que je suis un peu fatigué ou en pleine forme. Si je suis fatigué je peu influer sur cet état en allant dormir de bonne heure. Est-ce que je peux en dire de même du bonheur? Puis-je constater mon état de bonheur? Oui... Je suis en bonne santé, le monde ne va pas très bien mais moi ça va plutôt bien. Puis-je influer sur cet état? Oui par une hygiène de vie et en m'efforçant d'être gentil avec mon entourage qui en retour sera gentil avec moi. Dire que c'est une compétence, c'est dire autre chose, que c'est comme un sport et qu'il repose sur des techniques qui permettent d'aller plus loin. C'est ouvrir la porte au développement personnel, mais est-ce le propos de Matthieu Ricard ? Le propos de Matthieu Ricard, c'est plutôt de faire reposer le bonheur sur l'altruisme, il me semble. Seulement le mot altruisme est un mot moins sexy et vendeur que celui de bonheur. Si j'ai raison je ne vois pas pourquoi il serait incompatible avec le monde du business du commerce et des affaires? »

      Tout d'abord, mon propos n'était pas une critique en bloc de Matthieu Ricard. J'ai par ailleurs pris la défense de Matthieu Ricard contre le psychologue Serge Tisseron dans « Empathie et altruisme ». Je ne conteste donc pas la part de l'altruisme dans l'obtention du bonheur. Je critique seulement ce qui me semble bien être un flirt avec la culture d'entreprise actuelle, flirt qui pourrait conduire à une forme dévoyée de la méditation où on considérerait le bonheur comme une performance à atteindre dans une logique concurrentielle.

    Je tiens à dire aussi que je me considère comme un philosophe eudémoniste, quelqu'un qui considère le bonheur comme un but essentiel de la philosophie. Eudémonisme est un mot savant qui vient du grec εὐδαιμονία qui signifie bonheur, béatitude ; l'eudémonisme se dit donc d'une philosophie qui a placé l'obtention du bonheur comme une de ses fonctions essentielles. Le bouddhisme est un eudémonisme par excellence puisque dès son tout premier enseignement à Sarnath dans la banlieue de Bénarès en Inde, le Bouddha a enseigné les Quatre Nobles Vérités, à savoir :
  • la Noble Vérité de la souffrance,
  • la Noble Vérité de l'Origine de la souffrance,
  • la Noble Vérité de la Cessation de la souffrance,
  • la Noble Vérité du Chemin qui mène à la Cessation de la Souffrance.

     Le Bouddha a identifié le problème qui est la souffrance universelle. Il a identifié les causes du problème ainsi que l'état où on est débarrassé définitivement de ce problème. Enfin, il a indiqué un chemin qui permet d'aller de notre situation présente sujette à la souffrance vers un état délivré de souffrances, donc vers un état de bonheur total.

     Pourquoi le Bouddha ne parle-t-il pas directement de Bonheur dans ses Quatre Nobles Vérités ? Parce que simplement ce terme peut prêter à confusion. On pourrait avoir une belle maison, une femme, des enfants, une belle voiture et un chien obéissant et trouver que c'est là le bonheur. Et puis si on fait faillite, tout ce bonheur est renversé et réduit à néant. Il y a donc un bonheur relatif, qui dépend des conditions de vie et qui est toujours fragile, impermanent comme dit le Bouddha. Or le bonheur du Nirvāna est un bonheur qui dure, qui ne cesse jamais et qui est libre de toutes traces de souffrance et d'insatisfaction.

      Quand je parle de bonheur comme un état, je veux dire des causes externes au bonheur : la réussite, la richesse, le soutien de la famille, des amis et des proches, la bonne santé. Et puis il y a des causes internes : certaines sont naturellement plus heureuses et enjouées que d'autres. D'autres personnes connaissent de par leur disposition personnelle ou leur histoire de vie la dépression, les crises d'angoisse, le désespoir, les maladies mentales, une sensibilité exacerbée. Ce qui fait que ces personnes ont plus de chances (ou de malchances en l'occurrence) d'être malheureuses dans la vie. Donc on ne part avec des chances égales en matière de bonheur. Chacun a un rapport particulier au bonheur et au malheur dans sa vie personnelle. Et puis il y a tout ce qu'on peut faire pour ne pas être le jouet du hasard et orienter sa vie vers le bonheur.

    Pour cela, il faut une bonne dose de sagesse et de persévérance pour accomplir toutes les actions qui vont produire du bonheur pour soi-même et autrui ainsi que pour tous les changements d'esprit qui seront nécessaires pour avoir une vision de l'existence et régler les problèmes qui se poseront inévitablement durant l'existence. Dans les actions, on peut citer en vrac et très rapidement : la modération en toutes choses, ne pas boire excessivement d'alcool par exemple, ne pas être violent, ne pas trahir ses amis, être généreux, ne pas mentir.... (Il y a bien sûr beaucoup d'autres choses, mais je ne rentre pas dans les détails). Au niveau de l'esprit, on peut citer la pratique de la méditation pour apaiser de la méditation, la pratique de l'amour bienveillant, de la compassion, de la joie et de l'équanimité, le détachement, le lâcher-prise. Et puis il y a effectivement l'altruisme. Un piège existentiel serait de croire que le bonheur ne touche que nous-mêmes (je ne peux pas être heureux à la place de mon voisin) et donc qu'il faut être égoïste, ne pas partager les bonnes choses de l'existence pour être le plus heureux possible. Cet égoïsme est un enfermement dans l'illusion. Dans le monde, tous les phénomènes sont interdépendants. Je ne peux être heureux qu'en rentrant dans cette dynamique de l'interdépendance et en pensant aux autres. L'altruisme est donc essentiel pour trouver le bonheur.

     Ce sont toutes ces pratiques qui rendent heureux. Le bonheur est un état de l'esprit et du corps qui est la conséquence de ces pratiques qui apportent le bien-être pour soi-même et pour autrui. Le bonheur n'est donc pas une compétence. Par ailleurs, le bonheur n'est pas toujours directement la conséquence directe de nos actions bienfaisantes et de nos pensées bienveillantes. La graine de l'arbre ne pousse pas en un jour. Il faut parfois persévérer pour voir les fruits de sa pratique. En outre, l'existence est remplie de difficultés et d'épreuves. Tout comme le ciel peut se remplir de nuages sombres et orageux, l'existence peut prendre de couleurs sombres et menaçantes. Même un habile marin peut avoir à traverser des tempêtes.










      Si on dit que le bonheur est une compétence et que vous êtes soudainement malheureux du fait de causes extérieures comme un divorce ou une perte d'emploi ou de causes intérieures comme une dépression, vous aurez l'impression d'être une personne inapte, incompétente, quelqu'un de complètement nul. Or le capitalisme moderne aime nous rabaisser en permanence parce que les personnes déprimées, angoissées ou souffrant de peu d'estime de soi sont plus faciles à manipuler dans le grand système de la consommation. Voilà pourquoi je pense que comparer le bonheur à une compétence comme le fait Matthieu Ricard ne me paraît pas très pertinent.

     Je suis parfaitement d'accord avec le fait que l'on peut entraîner l'esprit tout comme on trouve normal de s'entraîner dans des pratiques sportives pour courir plus vite, nager plus vite ou shooter mieux dans un ballon ou comme on s'entraîne à jouer du piano pour devenir un virtuose. On peut renforcer notre disposition d'esprit à trouver le bonheur pour soi-même et autrui. Et c'est important de le faire.

       Personnellement, il m'arrive d'être malheureux tant pour des causes externes que pour des raisons internes, le sentiment d'avoir à porter le poids du monde qui s'empare soudainement de moi et qui semble ne jamais vouloir repartir. Quand cela m'arrive, je m'arrête. Je me pose et je m'assieds en posture de méditation. Je pratique l'attention au va-et-vient de la respiration, la bienveillance illimitée, la compassion illimitée, la joie illimitée et l'équanimité illimitée. Je cultive la bodhicitta, l'esprit d'Éveil. Je pratique le détachement. Je reviens au caractère impermanent et illusoire des phénomènes. Je laisse reposer l'esprit en lui-même, je laisse mon corps être ce qu'il est, avec toutes ses imperfections et ses limitations. J'avais lu dans un livre sur le sang que il ne faut pas une seconde pour que le sang commence à coaguler quand une plaie vient déchirer le tissu de la peau. J'avais trouvé cela fascinant, cette disposition du corps à se guérir lui-même ! Et bien l'esprit a aussi une disposition essentielle à se guérir lui-même, à retrouver la luminosité très vite, même si certaines émotions noires sont venues l'assombrir. Même quand on a toutes les raisons d'être malheureux, on peut trouver les ressources spirituelles pour retrouver le sourire. Certaines personnes pensent que je suis toujours heureux parce que très souvent souriant. En fait, pas nécessairement, mais souvent je rejaillis dans la méditation et cela me donne la force de sourire à la vie.

     Enfin, je trouve que comparer le bonheur à une compétence met beaucoup trop la pression sur les épaules des gens. En tant qu'eudémoniste, je considère le bonheur comme un but essentiel de l'existence. Épicure disait dans la Lettre à Ménécée : « Il faut méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque quand on l’a, on a tout, et lorsqu’il manque, nous faisons tout pour l’avoir ». Néanmoins, il est sage par moment de se détacher de ce but suprême de trouver le bonheur, de pratiquer le lâcher-prise. Parfois, on trouve le bonheur en cessant de le chercher partout. Le fait de chercher le bonheur de manière trop tendue, en étant trop crispé pour le trouver risque de nous éloigner du bonheur plus qu'autre chose. Parfois, il faut lâcher-prise devant la déprime, la tristesse et le désespoir, accepter d'être mélancolique et triste un soir ou l'autre. C'est alors qu'un bonheur plus essentiel survient et s'empare de nous. Le bonheur est quelque chose de plus subtil que le fait de savoir conduire une automobile ou de savoir mener un projet d'entreprise à bien.


*****



        Enfin, Sb me reproche de ne pas accepter qu'on puisse méditer et s'ouvrir à l'altruisme dans le monde de l'entreprise. En fait, je n'ai aucun problème avec cela ! Tant mieux si les cadres supérieurs de Google trouvent trop cool de pratiquer la méditation de pleine conscience ! Je dis qu'il faut simplement faire attention à ne pas être contaminé par le discours de propagande de la culture d'entreprise ultra-libérale ; et « compétence » est un de ces termes à haute densité idéologique ! Ce serait dommage pour les méditants, mais ce serait aussi dommage pour les entreprises elles-mêmes. On comprend leur tentation de vouloir formater encore un peu plus leurs employés au travers de la méditation. La rentabilité est une obsession pour eux. Mais la méditation est plus efficace quand elle n'est pas entachée par ce genre de déviations. La méditation apporte du bonheur à l'esprit et de la libération à l'esprit. Ce bonheur et cette libération peuvent s'exprimer en-dehors de l'entreprise. Mais globalement, des employés vraiment heureux rapporteront plus de bénéfices à l'entreprise que des employés endoctrinés à être plus « performants » et à être « plus heureux dans la performance ». Laissez l'esprit des gens tranquilles, aurais-je envie aux grands leaders de la Silicone Valley. Faites confiance à la liberté naturelle de l'esprit ! On ne pratique pas la méditation pour l'entreprise, mais pour être plus heureux dans la vie, dans ses relations humaines, avec sa famille, ses amis, les gens qu'on rencontre dans la rue et aussi ses collègues au bureau. 





















Lire la première partie de cet article: 



À propos de la méditation de Pleine Conscience pratiquée dans les entreprises, on peut lire : 


   On entend beaucoup parler ces temps-ci de méditation dans les entreprises, des bienfaits de la pleine conscience ou mindfulness dans le management. En soi, cela me paraît être une bonne chose : si les entrepreneurs s'enthousiasment pour la méditation et veulent organiser des séances de zazen au milieu de l'open space. Pourquoi pas, en fait ? Néanmoins, quelque chose me laisse sceptique : est-il judicieux de réduire la méditation à une pratique prometteuse en terme d'augmentation de la productivité ? Est-on plus aware des objectifs quantitatifs fixés par l'entreprise quand on s'est livré à une séance de pleine conscience ? Est-ce qu'on est un meilleur employé quand on s'applique sagement à s'asseoir en lotus et à faire le vide dans son entreprise ?







Voir également à propos de la question du bonheur: 



Le bonheur et les autres :     Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ? Dans le milieu du développement personnel et de la spiritualité, on n'entend souvent que le bonheur est en nous, et nulle part ailleurs, et que ce bonheur ne dépend pas des situations heureuses (comme la richesse, la réussite, la réputation, la chance, la santé) ou de telles ou telles personnes (la famille, les personnes aimées, les amis, les collègues...). Il faut chercher ce bonheur en soi-même, au plus profond de son être et savoir rester équanime face aux aléas heureux ou malheureux de la vie. Ce n'est pas faux, cela recèle même une part fondamentale de vérité : je défends personnellement l'idée que le bonheur véritable est d'abord le fruit d'un travail spirituel et philosophique sur soi-même. Néanmoins affirmer que le bonheur ne dépend pas du tout des autres me laisse sceptique. Il me semble que la problématique est plus complexe que cela.

Voir aussi le Soûtra des Bénédictions (Mangala Sutta) ainsi que son commentaire.










Voir aussi à propos de Matthieu Ricard  :



       Le psychologue Serge Tisseron critique le moine bouddhiste ‪‎Matthieu Ricard‬ sur la question de l'empathie. Celui-ci ne distingue pas suffisamment les différents types d'empathie. Et face à la détresse émotionnelle qui peut survenir à cause d'un trop-plein d'empathie, il oppose la compassion au sens bouddhiste du terme. Mais comment le bouddhisme‬ pense-t-il vraiment des notions telles que l'empathie, l'altruisme et la compassion ?

renouer avec la nature  

s'occuper aussi des animaux

Un mouton n'est pas un tabouret qui se déplace


- Liberté

      Qu'est-ce que la liberté ? Est-ce la possibilité de faire ce qu'on veut ? Ou y a-t-il une dimension plus intérieure de la liberté ?


- Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard : voir le texte
     Pourquoi les enseignements du Bouddha sont-ils si rarement cités par les lamas du bouddhisme tibétains ? Est-ce que la méditation sur la nature de l'esprit n'occulte pas l'établissement de l'attention portée sur le corps (telle que le Bouddha l'enseigne dans le Soûtra des Quatre Etablissements de l'Attention) ? Les soûtras du Petit Véhicule ont-ils un intérêt dans la méditation sur la vacuité telle que l'expriment les soûtras de la Perfection de Sagesse ? Comment intégrer les différents Véhicules du bouddhisme ?







Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.



Voir toutes les citations du "Reflet de la Lune" ici.





jeudi 28 juillet 2016

La question de la conscience




     Suite à mon article « Réflexions sur le monde végétal – 2ème partie », Sb m'a objecté ceci : « Se servir de la conscience comme critère pour introduire une discontinuité entre le monde animal (et humain) d'avec le végétal ne me semble pas plus pertinent comme si nous pourrions alors tuer et exploiter le monde végétal à défaut des animaux. Je maintiens néanmoins que ces choses volontairement colorés quand ils sont murs qu'on appelle fruits et légumes sont fait pour être mangés par les animaux et les humains. De même l'indien qui ne tue qu'un seul bison pour nourrir toute sa tribu est davantage en harmonie avec la nature que le cow-boy qui tue depuis le train un maximum de bisons pour jouer sans en manger aucun. Là où je veux en venir c'est que l'on peut faire passer les lignes de partage à différents endroits et faire varier les critères à l'infini ».

      Il me semble au contraire que le critère de la conscience est totalement pertinent dans ce débat. Un être pourvu d'une conscience peut expérimenter le plaisir et la douleur. Et cette capacité d'expérimenter le plaisir et la douleur offre de facto un statut de sujet moral à ces êtres si on prend au sérieux une éthique antispéciste. Cette conscience en tant que capacité d'éprouver bien-être et mal-être n'est pas un critère que l'on aurait décidé arbitrairement parmi d'autres pour décider qui on défend et qui on mange, pour tracer une ligne de démarcation. Si je casse un caillou à grand coups de marteau par pure méchanceté envers le caillou, parce que j'ai envie de me défouler et de passer ma colère, la caillou ne réagira pas, cela ne l'affectera pas parce qu'il n'est qu'un objet inerte perdu dans l'univers, sans la moindre conscience d'être un caillou, sans la moindre identité de caillou. Il ne souffrira pas d'être cassé en deux, il ne pâtira pas de ma colère et de mon zèle destructeur. Il n'est donc pas mal de casser un caillou, même pour le simple plaisir de briser des cailloux. Il est mal par contre de couper en deux un cochon ou une vache dans un abattoir parce qu'ils vont souffrir terriblement de cette mise à mort atroce.

mardi 26 juillet 2016

Le bonheur est-il une compétence ?











    La semaine passée, j'ai été frappé par cette belle photo et ce slogan de Matthieu Ricard qu'il a publiés sur les réseaux sociaux. « Le bonheur n'est pas quelque chose qui nous arrive, mais une compétence que nous développons ». Du prime abord, cela fait sens quand on connaît un peu le message du bouddhisme. Le bonheur ne dépend pas des situations heureuses comme gagner au loto, se marier, avoir de beaux enfants, réussir sa carrière, avoir une bonne réputation, réussir ce qu'on entreprend. Le bonheur provient avant tout d'une disposition intérieure, à notre capacité à apaiser nos conflits intérieurs et à modifier notre vision des choses pour voir que le bonheur réside d'abord en nous-mêmes. On pourrait nuancer le propos. Ce n'est jamais qu'un slogan d'une seule phrase, et c'est donc une affirmation très générale. Par exemple, je me vois mal expliquer à un homme qui vient de perdre toute sa famille dans un incendie ou un accident que le bonheur ne dépend pas du tout de la situation, mais bien uniquement de sa situation intérieure. Mais en-dehors du caractère un peu trop général de cette sentence, je suis très gêné par un terme que Matthieu Ricard emploie dans son slogan : « compétence ».

    Et là, je tique. Ce mot « compétence »n'est pas un mot neutre de la langue française que l'on pourrait choisir parmi une liste de synonymes. Le mot « compétence » renvoie à l'idéologie de la culture libérale d'entreprise. C'est un mot qui revient sans cesse dans les discours managériaux depuis le début des années '90. Les profondes changements qu'ont connu les entreprises tant en terme d'évolution technologique que de transformations sociétales ont exigé que les entrepreneurs obligent leurs employés et salariés à s'adapter continuellement à ces changements et soient en mesure de maîtriser ces changements en acquérant de nouvelles « compétences ». Le travailleur doit être « flexible » et être prêt à tout pour répondre à de nouveaux défis auxquels l'entreprise va être confrontée.

   Par ailleurs, l'idéologie des compétences a largement contaminé le monde de l'enseignement au motif que l'école doit préparer les élèves à s'intégrer sur le marché du travail et, donc, répondre le plus rapidement possible aux attentes des entreprises. La « pédagogie des compétences » ou « approche par compétences » s'est depuis lors largement imposée dans le monde scolaire. Ainsi, selon les pédagogues (et les décrets légaux qu'ils ont réussi à faire passer au niveau politique), le rôle des enseignants n'est plus du tout de transmettre des savoirs, ni des savoir-faire, mais des compétences qui seront utiles pour répondre à des situations de travail. Les savoirs et les savoir-faire ne sont que des « ressources » que l’élève ne doit d’ailleurs pas forcément «posséder», mais qu’il doit être capable de «mobiliser» d’une façon ou d’une autre, en vue de la réalisation d’une tâche particulière. Comme le travailleur, l'élève doit apprendre à s'adapter à des situations, à faire preuve de « flexibilité ».

   Les savoirs qu'il peut acquérir ne sont pas vraiment importants, puisque le monde change et que les connaissances valables aujourd'hui seront probablement obsolètes demain. Savoir taper à la machine à écrire était utile jusque dans les années '70 ou '80. Mais à quoi sert ce savoir-faire aujourd'hui, à l'heure des ordinateurs et des imprimantes ? Savoir rédiger sur un traitement de textes est utile aujourd'hui, mais demain quand les systèmes de reconnaissance vocales se seront perfectionnés, à quoi servira le fait de savoir utiliser un traitement de textes ? La limite de ce genre de raisonnements est que beaucoup de compétences nécessitent absolument de maîtriser des savoir et savoir-faire. Par exemple, la compétence de savoir parler anglais est impossible si on n'a pas appris (en l'apprenant par cœur) le vocabulaire de la langue anglaise. Mais cela n'empêche pas les psycho-pédagogues de désapprouver les profs d'anglais qui continuent de faire des interros de vocabulaire.

    Le but est de détruire une fonction sociale essentielle de l'école : apporter une culture générale aux étudiants pour leur permettre d'assumer leur rôle de citoyen dans la société. Et de remplacer cela par une autre fonction qui est de faire du prof un coach qui va assister au projet de développement individuel de l'élève. Par projet de développement individuel, il faut entendre évidemment le projet de carrière du futur employé des entreprises. Toute connaissance doit servir à l'entreprise ; l'idée de former des citoyens et des esprits libres et critiques est une perte de temps et puisque le temps, c'est l'argent, une perte dommageable de rentabilité.

     D'où il est problématique de considérer le bonheur comme une « compétence » parmi la panoplie des compétences requises dans le monde du travail. Pour trouver le bonheur, il faudrait mobiliser toute une série de capacité et d'aptitudes qui seront modélisés selon un schéma bien précis. On observe alors un basculement dans la conception du bonheur : celui qui est malheureux n'est pas quelqu'un qui n'a pas eu de chance dans la vie, ni même quelqu'un qui s'est trompé, qui s'est égaré, qui a posé les mauvais choix dans la vie. Non, celui qui est malheureux dans cette approche des compétences est un raté, un incapable, un incompétent. Considérer le bonheur dans l'approche des compétences revient à considérer le bonheur comme une performance, quelque chose qui nous mettrait en compétition les uns avec les autres.

      Mais c'est précisément ce genre de conception qui va nous rendre malheureux. Même si on cultive la sagesse et la conduite éthique sensée nous apporter le bonheur, il y a toujours des moments difficiles dans la vie où l'on risque d'être malheureux, déprimé, désespéré, triste ou angoissé. Ces moments difficiles ne devraient pas être vus comme une défaite personnelle ou pire comme un manque de compétence. On pratique le Dharma, que ce soit l'action juste, la générosité, l'aide à autrui, la modération, la douceur, la compassion, la bienveillance, la méditation et on essaye de cultiver la sagesse qui dissipe les illusions, tout cela dans le but d'être heureux et en paix avec nous-mêmes. Mais le chemin du bonheur est souvent sinueux comme un chemin de montagne. Parfois on croit s'approcher du but, mais le chemin bifurque et on s'en éloigne. C'est pareil dans la vie quand on a une approche eudémonique (centrée sur le bonheur). Parfois, on s'y est mal pris, mais parfois cela ne dépend pas de nous. Il faut bien sûr persévérer dans le Dharma et traverser les orages de la vie. Apprendre à se réjouir de la vie même quand on est triste.


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       On pourrait me répliquer : « Mais quand Matthieu Ricard emploie ce mot, c'est simplement comme un mot de la langue française, sans rapport à l'idéologie libérale des compétences ». Permettez-moi de douter de cette thèse. Tout d'abord, parce que le bonheur est un état, et pas une compétence comme le fait de parler anglais ou d'être en mesure de faire la comptabilité d'une entreprise. Ensuite parce Matthieu Ricard est très proche du monde entrepreneurial. À la fin du documentaire « Vers un monde altruiste » Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, qui est passé récemment sur Arte et qui est basé sur les idées de son « Plaidoyer pour l'altruisme », on voit Matthieu Ricard se promener au sommet de Davos en Suisse. Le sommet de Davos est une rencontre pour les principaux businessmen et entrepreneurs des grandes multinationales du monde entier. À Davos, les grands capitaines d'industrie peuvent rencontrer les hommes politiques et exercer encore un peu plus leur lobbying. Matthieu Ricard a l'air d'y être comme un poisson dans l'eau. Étrange pour quelqu'un qui fait sans cesse l'apologie de la vie d'ermite...

     On a vu aussi Matthieu Ricard donner des conférences à Wisdom 2.0, la grande conférence de Google sur les pratiques de mindfulness (méditation de pleine conscience) et les moyens d'intégrer ces pratiques dans la logique de la culture d'entreprise libérale. Plus récemment, on a vu Matthieu Ricard expliquer tous les bienfaits de l'altruisme en entreprise aux conférences Salesforce (une société qui évolue dans le monde des softwares). Matthieu Ricard est donc très lié au monde de l'entreprise et aux multinationales qui contrôlent aujourd'hui le monde. Au Moyen-Âge, les religieux qu'ils soient chrétiens, bouddhistes, musulmans ou autres courtisaient les rois, les empereurs et les nobles pour asseoir leur pouvoir sur la société. Ils fermaient les yeux sur les travers et les perversités des puissants et se montraient intransigeants avec le petit peuple qui étaient sans cesse culpabilisés et menacés d'aller en enfer. Aujourd'hui, les puissants de ce monde ne sont plus les rois ou les empereurs, ni même les politiciens, mais bien les capitaines d'industrie, les maîtres de la finance internationale. C'est donc eux que les religieux essayent de courtiser pour garder leur emprise sur le monde.

      Maintenant, pourquoi les entreprises auraient-elles besoin de développer le « bonheur comme compétence » ? Tout simplement parce que les managers font un calcul d'intérêt où ils se disent qu'un employé heureux sera plus productif, plus enthousiaste, plus rentable (surtout s'il est heureux de travailler pour son entreprise). Considérer le bonheur comme une compétence fait du bonheur un objectif à atteindre exactement comme on peut vouloir faire du chiffre. Et celui qui est malheureux, par exemple parce qu'il vient de se faire renvoyer, n'a qu'à s'en prendre à lui-même et à son manque de compétence. Il va retourner son désarroi et sa détresse contre lui-même et il ne va pas remettre en question les structures injustes du capitalisme et commencer à se battre pour le droit des travailleurs (ce genre de comportements de gauchistes qui sont comme tout le monde le sait à Davos, le comportements des ratés, des incapables et des incompétents).

        Voilà. Je tiens pour conclure à insister sur le fait que je ne suis pas contre le fait de faire un « plaidoyer pour le bonheur » comme le fait Matthieu Ricard. Au contraire, sur beaucoup de points, la plupart en fait, je suis en accord avec lui. Il me semble qu'il reste encore à développer une philosophie qui assume son eudémonisme. Mais il me semble aussi qu'il arrive que l'enfer soit pavé de bonnes intentions et qu'il faut veiller à ne pas tomber dans des déviations possibles et des fourvoiements parce qu'on a cherché des alliances avec le monde capitaliste et les entreprises dont le projet reste centré sur le profit individuel, l'avidité, l'ambition dévorante, la cupidité et le sens de la compétition. Je tiens aussi à préciser que je ne suis pas contre le fait que les entreprises organisent des séances de méditation pour leurs salariés qui auraient envie de s'adonner à la méditation et d'apaiser leur esprit. Cela me paraît une très bonne idée, mais attention à ce que ces pratiques de pleine conscience ne soient détournées en séances de manipulation et d'endoctrinement à une éthique de l'ultra-individualisme totalement contraire à l'altruisme et à la bienveillance prônés dans le Dharma.



F. Leblanc, 
le 26 juillet 2016.











Voir la suite de cette réflexion : Le bonheur est un état ou une compétence ?






Conférence de Matthieu Ricard et de Chade-Meng Tan, cadre supérieur chez Google :
Pour présenter Chade-Meng Tan, Matthieu Ricard dit : « Voilà quelqu'un qui ne rebute pas le monde de l'entreprise, le monde des affaires, le monde de tout ce qu'on veut, en raison de sa réussite personnelle ». 

Conférence de Matthieu Ricard organisée par Salesforce (société éditrice de logiciel) :





Pour une critique de l'approche par les compétences dans l'enseignement, on peut lire le texte de Nico Hirtt (Belgique) : L'approche par compétence – une mystification, L'école démocratique, n°39, septembre 2009.





Voir également à propos de la question du bonheur: 

Le bonheur et les autres :     Le bonheur est-il en nous ? Ou se trouve dans notre relation avec les autres ? Dans le milieu du développement personnel et de la spiritualité, on n'entend souvent que le bonheur est en nous, et nulle part ailleurs, et que ce bonheur ne dépend pas des situations heureuses (comme la richesse, la réussite, la réputation, la chance, la santé) ou de telles ou telles personnes (la famille, les personnes aimées, les amis, les collègues...). Il faut chercher ce bonheur en soi-même, au plus profond de son être et savoir rester équanime face aux aléas heureux ou malheureux de la vie. Ce n'est pas faux, cela recèle même une part fondamentale de vérité : je défends personnellement l'idée que le bonheur véritable est d'abord le fruit d'un travail spirituel et philosophique sur soi-même. Néanmoins affirmer que le bonheur ne dépend pas du tout des autres me laisse sceptique. Il me semble que la problématique est plus complexe que cela.


Voir aussi le Soûtra des Bénédictions (Mangala Sutta) ainsi que son commentaire.



À propos de la méditation de Pleine Conscience pratiquée dans les entreprises, on peut lire : 


   On entend beaucoup parler ces temps-ci de méditation dans les entreprises, des bienfaits de la pleine conscience ou mindfulness dans le management. En soi, cela me paraît être une bonne chose : si les entrepreneurs s'enthousiasment pour la méditation et veulent organiser des séances de zazen au milieu de l'open space. Pourquoi pas, en fait ? Néanmoins, quelque chose me laisse sceptique : est-il judicieux de réduire la méditation à une pratique prometteuse en terme d'augmentation de la productivité ? Est-on plus aware des objectifs quantitatifs fixés par l'entreprise quand on s'est livré à une séance de pleine conscience ? Est-ce qu'on est un meilleur employé quand on s'applique sagement à s'asseoir en lotus et à faire le vide dans son entreprise ?








Voir aussi à propos de Matthieu Ricard  :



       Le psychologue Serge Tisseron critique le moine bouddhiste ‪‎Matthieu Ricard‬ sur la question de l'empathie. Celui-ci ne distingue pas suffisamment les différents types d'empathie. Et face à la détresse émotionnelle qui peut survenir à cause d'un trop-plein d'empathie, il oppose la compassion au sens bouddhiste du terme. Mais comment le bouddhisme‬ pense-t-il vraiment des notions telles que l'empathie, l'altruisme et la compassion ?

renouer avec la nature  

s'occuper aussi des animaux

Un mouton n'est pas un tabouret qui se déplace


- Liberté

      Qu'est-ce que la liberté ? Est-ce la possibilité de faire ce qu'on veut ? Ou y a-t-il une dimension plus intérieure de la liberté ?


- Commentaires sur « L’Art de la Méditation » de Matthieu Ricard : voir le texte
     Pourquoi les enseignements du Bouddha sont-ils si rarement cités par les lamas du bouddhisme tibétains ? Est-ce que la méditation sur la nature de l'esprit n'occulte pas l'établissement de l'attention portée sur le corps (telle que le Bouddha l'enseigne dans le Soutra des Quatre Etablissements de l'Attention) ? Les soutras du Petit Véhicule ont-ils un intérêt dans la méditation sur la vacuité telle que l'expriment les soutras de la Perfection de Sagesse ? Comment intégrer les différents Véhicules du bouddhisme ?







Voir aussi les articles sur le libéralisme : 

- Libéral

Libéral, libertaire, libertarien

















Voir tous les articles et les essais du "Reflet de la lune" autour de la philosophie bouddhique ici.



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