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samedi 20 septembre 2014

Prière en sept vers à Padmasambhava

Hûm. Aux confins nord-ouest du pays de l'Oddiyâna,
Sur le pistil d'une fleur de lotus,
Vous avez atteint le suprême et merveilleux accomplissement.
Né-du-Lotus, on vous nomme,
Et une cercle de nombreuses dakinis vous entourent.
Je suis vos pas afin d'accomplir votre nature.
Veuillez venir me bénir.
Guru Padma Siddhi Hûm.







Padmasambhava, Né-du-Lotus, est ce personnage étrange, maître spirituel atypique et déconcertant, qui a implanté le bouddhisme au Tibet. Les Tibétains le considèrent comme un second Bouddha de dimension tantrique.

La légende veut que Padmasambhava soit né sur une fleur de lotus. Notre esprit rationaliste nous autorise à douter de cette version merveilleuse de la nativité de celui que les Tibétains appellent « Guru Rimpotché », le Précieux Maître. Cela paraît aussi peu crédible que de naître hors d'un chou ou transporté par une cigogne ! Néanmoins, s'il est très probable que Padmasambhava dont on sait peu de choses soit né du ventre de sa mère, la symbolique de cette naissance « sur le pistil d'une fleur de lotus » est néanmoins intéressante et résonne subtilement avec la mystique du Dzogchen, un courant de méditation avancé dans le bouddhisme tibétain. Cela indique la spontanéité de l’Éveil dans notre cœur, notre liberté fondamentale qui décide spontanément de surgir et d'éclore dans le monde. Quand on est pleinement conscient ici et maintenant, que l'on réside attentif dans l'instant présent, l’Éveil peut apparaître dans la conscience comme une fleur de lotus, symbole de sagesse, éclot immaculée à la surface d'un étang marécageux.

On peut, par exemple, être complètement déprimé à un moment donné, voir les choses en négatif et broyer du noir, et puis en revenant à un état méditatif conscient de l'instant présent, on voit que ces états mentaux sont impermanents et transitoires, comme des nuages noirs qui assombrissent momentanément le ciel mais qui ne sont pas pour autant le ciel. Et puis émerge en nous un souffle d'air frais où l'on réévalue complètement notre condition existentielle. La joie nous envahit, l'esprit s'apaise par rapport à tous les tracas, la conscience se détend et se relâche, elle s'abandonne à la spontanéité de l’Éveil.

Padmasambhava incarne donc le Dzogchen, cette libération spontanée de nos émotions et états mentaux, cette naissance spontanée à l’Éveil « suprême et merveilleux » qui se rencontre dans l'instant présent quand on se libère de l'attachement au passé et de l'obsession pour le futur. Voilà ce que symbolise notamment Guru Rimpotché dans cette « Prière en sept vers ».




OM ĀH HŪM VAJRA GURU PADMA SIDDHI HŪM




Voir aussi "Comme un torrent..." de Padmasambhava ici.


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